Allocation chômage : pendant combien de temps pouvez-vous être indemnisé ?
Perdre son emploi, c’est souvent un choc. Heureusement, l’allocation chômage permet de garder un revenu le temps de rebondir. Mais en 2025, quelle est la durée d’indemnisation ? Entre les réformes, les coefficients de réduction et les règles d’indemnisation, il est parfois difficile d’y voir clair. Faisons le point ensemble sur la durée de versement de l’allocation chômage selon votre situation.
L’allocation chômage : une aide variable selon la situation
L’allocation chômage, versée par France Travail, compense la perte de revenus après un licenciement, une fin de contrat ou une rupture conventionnelle. Sa durée d’indemnisation dépend de plusieurs critères :
- la durée de travail accomplie avant la perte d’emploi ;
- et l’âge du demandeur d’emploi.
En clair, plus vous avez travaillé auparavant, plus longtemps vous pouvez être indemnisé.
Chômage : les règles applicables en 2025
Depuis 2024, une nouvelle formule de calcul s’applique : la durée d’indemnisation correspond à 75 % de la période travaillée au cours des 24 derniers mois (ou 36 mois pour les 53 ans et plus).
Attention : la durée d’indemnisation ne peut pas dépasser :
- 18 mois (548 jours calendaires) pour les moins de 55 ans ;
- 22,5 mois (685 jours calendaires) pour les 55-56 ans ;
- 27 mois (822 jours calendaires) pour les 57 ans et plus.
Un exemple disponible sur le site de l’Unedic permet de mieux comprendre la formule de calcul :
- au cours de la période de référence d’affiliation de 24 mois (soit 730 jours calendaires), on recense 634 jours entre le début du premier contrat et la fin du dernier contrat de travail (90 + 300 + 244 jours) ;
- les jours d’inactivité sont plafonnés à 70 % des jours d’activité, ce qui ramène la durée d’indemnisation à 568 jours calendaires (334 jours d’emploi et 234 jours d’intercontrat, équivalant à 70 % des journées travaillées) ;
- Après application du coefficient de réduction de 0,75, la durée d’indemnisation finalement notifiée à l’allocataire s’élève à 426 jours.
Bon à savoir : la durée d’indemnisation ne peut pas être inférieure à 6 mois (182 jours calendaires). Pour les allocataires dont les droits ont été ouverts à partir de contrats exclusivement saisonniers, la durée minimale d’indemnisation est fixée à 5 mois (152 jours calendaires).
Dans quels cas la durée d’allocation chômage peut-elle être prolongée ?
Les demandeurs d’emploi âgés d’au moins 55 ans peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’un allongement de la durée de leurs droits à l’allocation chômage. Cet avantage s’adresse notamment à ceux qui ont suivi des formations indemnisées au titre de l’ARE formation (ARE-F) dans le cadre de leur contrat d’engagement, ou des formations financées, en totalité ou en partie, par leur Compte personnel de formation (CPF).
L’allongement de droits peut atteindre jusqu’à 137 jours, ou 182 jours pour les résidents des départements et collectivités d’outre-mer. Grâce à ce prolongement, la durée totale d’indemnisation peut atteindre :
- 822 jours pour les demandeurs âgés de 55 ou 56 ans à la fin de leur contrat de travail ;
- 959 jours pour ceux âgés de 57 ans et plus.
En cas de dégradation de la conjoncture économique, cette durée peut être prorogée, sans toutefois dépasser 1 050 jours pour les allocataires de 55-56 ans et 1 095 jours pour ceux de 57 ans et plus.
Pour bénéficier de cet allongement, plusieurs conditions doivent être remplies :
- être âgé d’au moins 55 ans à la date de fin de contrat de travail ;
- justifier de plus de 913 jours calendaires d’affiliation au cours des 36 derniers mois (condition applicable aux 55-56 ans) ;
- avoir suivi une ou plusieurs formations indemnisées au titre de l’ARE-F dans le cadre du contrat d’engagement.
Pour les allocataires de 57 ans et plus, l’accès à l’allongement de la durée d’indemnisation n’est pas soumis à une durée minimale d’indemnisation ni à une période d’affiliation supplémentaire.
Les demandeurs d’emploi âgés de 64 ans peuvent aussi, sous certaines conditions, voir leurs droits à l’allocation chômage prolongés jusqu’à leur départ à la retraite à taux plein. L’âge minimum ouvrant droit à cette prolongation varie selon l’année de naissance :
- 62 ans et 3 mois pour les personnes nées en 1961 ;
- 62 ans et 6 mois pour celles nées en 1962 ;
- 62 ans et 9 mois pour celles nées en 1963 ;
- 63 ans pour celles nées en 1964 ;
- 63 ans et 3 mois pour celles nées en 1965 ;
- 63 ans et 6 mois pour celles nées en 1966 ;
- 63 ans et 9 mois pour celles nées en 1967 ;
- 64 ans pour celles nées à partir de 1968.
L’indemnisation se poursuit jusqu’à la liquidation de la retraite à taux plein, mais cesse automatiquement au plus tard à 67 ans, âge auquel la retraite à taux plein est accordée même en l’absence du nombre de trimestres requis.
Pour bénéficier de ce maintien des droits jusqu’à la retraite à taux plein, il faut remplir les conditions suivantes :
- être encore indemnisé à 64 ans ;
- être bénéficiaire de l’allocation chômage depuis au moins un an ;
- ne pas pouvoir encore prétendre à une retraite à taux plein ;
- justifier d’au moins 12 années d’affiliation à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues au cours des 5 dernières années ;
- compter au moins 100 trimestres validés par l’assurance vieillesse.