Durée d'indemnisation, conditions d'accès... Ce qui va changer pour les chômeurs
Ce dimanche 26 mai, Gabriel Attal a confirmé à La Tribune Dimanche les contours de la réforme de l’Assurance chômage. « Si nous ne réformons pas aujourd’hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi », a expliqué le Premier ministre. Faisons donc le point sur les principaux changements qui seront adoptés par décret le 1er juillet 2024 pour une entrée en vigueur le 1er décembre 2024.
Mis à jour : finalement, Gabriel Attal a annoncé que le décret ne serait pas publié.
Les conditions pour toucher le chômage sont durcies
D’abord, les conditions pour toucher le chômage vont se durcir. À l’heure actuelle, il faut avoir travaillé au moins 6 mois lors des 24 derniers mois ou lors des 36 derniers mois si vous avez 53 ans ou plus pour toucher les allocations chômage.
Dès le 1er décembre 2024, il faudra :
- avoir travaillé au moins 8 mois lors des 20 derniers mois ;
- ou avoir travaillé au moins 8 mois lors des 30 derniers mois si vous avez 57 ans ou plus.
Pour rappel, jusqu’au 30 novembre 2021, seuls 4 mois de travail permettaient de toucher les indemnités de France Travail (ex-Pôle emploi).
La durée d’indemnisation des chômeurs est réduite
« Comme nous réduisons la période de référence d’affiliation, il y aura un impact sur la durée d’indemnisation », a expliqué Gabriel Attal auprès de La Tribune Dimanche. Concrètement, les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans pourront toucher le chômage durant 15 mois. Chez les 57 ans et plus, la durée maximale d’indemnisation va tomber à 22,5 mois.
À titre de comparaison, les chômeurs de moins de 53 ans ont aujourd’hui une durée maximale d’indemnisation de 18 mois, pour les 53/54 ans, elle est de 22,5 mois et pour ceux âgés de 55 ans et plus, les allocations chômage peuvent être versées jusqu’à 27 mois.
Mais attention : cette durée pourrait être encore plus réduite. En effet, depuis la dernière réforme du chômage, la durée d’indemnisation est baissée de 25 % si le taux de chômage reste inférieur à 9 %. Ce qui est le cas aujourd’hui. Or, à partir de 2025, une nouveauté sera ajoutée : si le taux de chômage passe sous les 6,5 %, la durée d’indemnisation pourra être réduite de 40 %. Autrement dit, les chômeurs de moins de 57 ans pourraient toucher les allocations durant 12 mois maximum contre 18 mois pour les 57 ans et plus.
Bon à savoir : au premier trimestre 2024, le chômage s’établissait à 7,5 %.
Du changement pour les seniors
Dernière annonce de Gabriel Attal : la création « d’un bonus emploi senior ». Dans les faits, un chômeur de plus de 57 ans qui trouve un emploi moins bien rémunéré que son précédent pourra cumuler pendant 1 an 60 % de ses allocations chômage et son nouveau salaire. Toutefois, ce cumul ne pourra pas dépasser l’ancien salaire.
Par exemple, une personne qui était payée 2 000 euros brut par mois, qui perçoit 1 184,70 euros brut d’allocations chômage et dont le nouveau salaire s’élève à 1 600 euros brut pourra toucher 2 000 euros brut.