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Prendre soin sans stigmatiser : la HAS repense le parcours de transition de genre

Découvrez les nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour accompagner la transition de genre.
Sommaire

Comment mieux accompagner la transition de genre chez l’adulte ? Alors que le nombre de personnes qui entament une démarche de transition de genre a augmenté ces dernières années, la Haute autorité de santé a publié le premier volet de ses recommandations dédiées à leur accompagnement et à leur prise en charge médicale. Le but ? Harmoniser les pratiques et assurer une prise en charge sûre et de qualité.

Prendre soin sans stigmatiser : la HAS repense le parcours de transition de genre



Mettre fin à l’évaluation psychiatrique lors d’une transition de genre

Première recommandation de la Haute autorité de santé : personnaliser la prise en charge et adapter l’accompagnement psychosocial tout au long du parcours de transition de genre. L’objectif est de soutenir l’autonomie de la personne en l’aidant à exprimer des choix éclairés, dans le respect total du principe d’autodétermination. « L’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique spécifique », écrit-elle.

Car pour rappel, un protocole établi en 1989 continue, encore aujourd’hui, d’être appliqué par certains professionnels et par des organismes de l’Assurance maladie. Ce dispositif impose notamment un suivi sur 2 ans par un psychiatre, un endocrinologue et un chirurgien, ainsi que l’obligation d’obtenir leur accord avant d’accéder à une transition médicale. Pourtant, ce protocole a été qualifié dès 2011 d’« obsolète » par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Cette évolution s’inscrit dans la lignée des préconisations du rapport IGAS de 2022 ainsi que dans une décision-cadre du Défenseur des droits de 2025 : tous ces textes convergent vers la dépsychiatrisation de la transidentité et un accès facilité à la transition sans sur-médicalisation du parcours.

Bon à savoir : ces recommandations concernent les personnes de plus de 18 ans.

Pour la HAS, les médecins généralistes doivent assurer la coordination du suivi médical

Autre recommandation : que tout médecin généraliste puisse assurer la coordination du suivi tout au long du parcours de transition de genre. Ce professionnel de santé pourrait ainsi assurer le suivi des traitements prescrits et, lorsqu’il a reçu une formation adéquate, débuter la primo-prescription des traitements hormonaux d’affirmation de genre.

La HAS met aussi en avant l’importance de l’entretien initial, qui doit se dérouler avec le médecin généraliste ou un professionnel d’une structure de premier recours. Elle insiste également sur l’importance de fournir une information préopératoire claire, loyale et adaptée, précisant les différentes techniques chirurgicales, les risques à court et moyen terme, ainsi que le caractère irréversible de certaines interventions.

Les personnes transgenres peuvent effectuer certaines démarches administratives

Une estimation du ministère des Solidarités et de la Santé indiquait en 2022 qu’il y aurait entre 20 000 et 60 000 personnes transgenres. Pour rappel, ces dernières peuvent effectuer certaines démarches administratives :

  • La première étape consiste souvent à demander le changement de prénom. La demande se fait à la mairie du lieu de résidence ou de naissance. Il suffit de justifier d’un intérêt légitime : par exemple, que le prénom choisi correspond à votre genre revendiqué. Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà commencé une transition médicale pour cette démarche.
  • Elles peuvent également changer la mention de sexe à l’état civil. Pour ce faire, direction le tribunal judiciaire du lieu de résidence ou de naissance. Il n’est pas nécessaire d’avoir subi une opération, une stérilisation, ni même un traitement hormonal pour demander ce changement. Après la décision de justice, l’acte de naissance sera modifié. Ceci leur permettra de demander à refaire tous leurs papiers d’identité et de mettre à jour leurs documents auprès de tous les organismes.



 

Rédacteur
Olivier Calcagno
Expert & Rédacteur


D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.