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RSA, APL, travail dissimulé… On connaît le montant total de la fraude sociale

Le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS) a évalué le montant de la fraude sociale chaque année.

On entend souvent parler de fraude sociale. Mais, à combien s’élève-t-elle réellement ? À la demande du gouvernement, le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS) l’a évalué. Son rapport est sorti ce mercredi 25 septembre 2024.

À combien s’élève la fraude sociale ?

En tout, la fraude sociale s’élève à près de 13 milliards d’euros par an, estime le Haut conseil du financement de la protection sociale dans son rapport. Une somme considérable, mais qui représente seulement 1,9 % de toutes les prestations versées. De plus, le montant de la fraude fiscale est quant à lui estimé à entre 60 et 80 milliards d’euros par an, soit entre 5 et 6 fois plus.

« La notion de fraude sociale recouvre de nombreuses hypothèses, tant du côté des recettes que des dépenses du système de protection sociale : fraude aux cotisations sociales (qui concerne en particulier la lutte contre le travail dissimulé) d’un côté, fraude aux prestations sociales (sécurité sociale, assurance chômage et aide sociale) de l’autre, ces dernières pouvant être commises non seulement par les assurés mais aussi par des professionnels prestataires, notamment en matière de santé », rappelle le HCFiPS.

Quels sont les types de fraude les plus courantes ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la fraude au RSA n’est pas la fraude qui coûte le plus cher à la Sécurité sociale. Alors qu’elle focalise souvent l’attention, celle-ci représente 1,5 milliard d’euros soit près de 12 % de l’ensemble de la fraude estimée. « Les montants évalués sur les retraites sont très peu significatifs, alors que, là encore, les fraudes aux faux centenaires font souvent la une de l’actualité », ajoute le Haut conseil du financement de la protection sociale.

C’est le travail dissimulé qui coûte le plus cher. Il est estimé à 6,91 milliards d’euros par an. « Le Code du travail de 1910 prohibait déjà l’emploi, en toute connaissance de cause, d’un étranger non muni du certificat d’immatriculation, et punissait l’employeur d’une amende contraventionnelle. Érigé en délit en cas de récidive en 1973 puis dès sa première constatation en 1985, il a été étendu à la dissimulation de l’emploi d’un salarié en 1987 et le travail clandestin est devenu le travail dissimulé depuis la loi du 11 mars 1997 relative au renforcement de la lutte contre le travail illégal », indique le HCFiPS.

Les montants de la fraude sociale par catégorie
CatégorieMontant estimé de la fraude
Travail dissimulé auprès de l’URSSAF (y compris Unédic et Agirc-Arrco)6,91 milliards d’euros
RSA1,54 milliard d’euros
Prime d’activité
1,05 milliard d’euros
Allocations logements (APL, ALF et ALS)740 millions d’euros
Prestations d’entretien de la CNAF (allocations familiales, complément familial, allocation d'éducation de l’enfant handicapé, allocation de rentrée scolaire, allocation journalière de présente parentale et allocation journalière du proche aidant)
350 millions d’euros
Travail illégal dans le secteur agricole340 millions d’euros
Infirmiers libéraux340 millions d’euros
Masseurs-kiné200 millions d’euros
Médecins généralistes200 millions d’euros
Complémentaire santé solidaire180 millions d’euros
Allocation aux adultes handicapées (AAH)180 millions d’euros
Transporteurs dans le domaine de la santé160 millions d’euros
Invalidité160 millions d’euros
Pharmaciens100 millions d’euros
Dentistes 80 millions d’euros
Périodes non déclarées auprès de France Travail (ex-Pôle emploi)80 millions d’euros
Rentes AT-MP70 millions d’euros
Fournisseurs de dispositifs médicaux50 millions d’euros
Droits dérivés (retraite)40 millions d’euros
Emploi fictifs (France Travail)30 millions d’euros
Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje)30 millions d’euros
Laboratoires10 millions d’euros

Source : HCFiPS

 

Olivier Calcagno

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.