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Avoir une grosse somme d'argent liquide sur soi ou chez soi : quels sont les risques ?

Vous ne pouvez pas conserver sur vous ou chez vous une somme illimitée d’argent liquide, le saviez-vous ? On vous dit tout sur les économies en espèces.
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Que risquez-vous si vous gardez vos économies bien au chaud chez vous ? Est-il légal de conserver autant d’argent liquide que vous le souhaitez chez vous ? On fait le point sur la loi, les plafonds, les sanctions et même les transports d’argent liquide.

Avoir une grosse somme d’argent liquide sur soi ou chez soi : quels sont les risques ?



Que dit la loi au sujet des grosses sommes d’argent liquide conservées hors des banques ?

Les Français gardent-ils leur argent sur eux ?

Quand on pense à garder de grosses sommes d’argent chez soi, on a parfois l’image des personnes âgées qui cachent les billets sous le matelas ou dans une boîte à chaussures ou encore celle des films où les personnages enterrent des sacs de billets dans le jardin. Pourtant, ce n’est pas de la fiction. En effet, selon la Banque de France, en 2023, les ménages français détiendraient entre 50 et 100 milliards d’euros en liquide.

Les raisons sont multiples : méfiance envers les banques, prévision d’une grosse difficulté financière, argent mis de côté au cas où…

Si vous conservez votre argent liquide chez vous, sachez que c’est tout à fait légal, à condition toutefois que son origine soit votre revenu ou votre épargne.

Attention toutefois au montant que vous gardez sous votre lit : la loi française stipule que la somme d’argent liquide (ou d’or) que vous gardez chez vous ne doit pas être supérieure à 10 000 . Si vous possédez une somme supérieure à ce montant chez vous, vous devez la déclarer à l’administration sinon elle peut être considérée comme du blanchiment d’argent, du travail au noir ou du trafic de stupéfiants et vous être confisquée.

C’est ce qu’a découvert un sexagénaire de Compiègne qui avait entreposé environ 400 000 euros en liquide chez lui. La somme a été saisie et il a été condamné à une peine de 2 ans de prison avec sursis. La provenance de l’argent reste incertaine, mais l’homme a déclaré que ses parents, qui ne faisaient pas confiance aux banques, lui avaient légué.

En cas de contrôle, vous devez donc impérativement pouvoir justifier de l’origine de vos économies.

Si l’argent liquide provient d’un héritage ou d’un don, vous devez le déclarer aux impôts. Il en est de même pour vos revenus puisqu’ils servent à calculer les impôts que vous devez payer à l’État.

En cas de poursuites, vous risquez une amende pouvant atteindre 50 % du montant conservé en espèces.

Avoir une grosse somme d’argent liquide sur soi ou chez soi : quels sont les risques ?



Que risquez-vous lorsque vous gardez une grosse somme d’argent liquide chez vous ?

Quels sont les désavantages de la conservation à domicile ?

Tout d’abord, vous risquez de moins gagner d’argent. Si vous ne placez pas votre argent, vous ne percevez pas d’intérêts. Plusieurs plans d’épargne, tels que le livret d’épargne populaire ou le plan d’épargne logement, vous permettent de faire croître vos économies. Avec l’inflation actuelle, mettre votre argent à la banque peut s’avérer plus rusé.

Ensuite, question sécurité, la banque est plus sûre que votre domicile. En cas de cambriolage ou d’incendie, vous ne serez pas remboursé ni indemnisé de ce montant par votre assureur. En effet, pour porter plainte, vous devez avoir des preuves et cela peut s’avérer difficile pour des espèces mises de côté.

Où garder vos espèces ?

Pour vous protéger des cambrioleurs, vous pouvez investir dans un coffre-fort, installer une alarme et une serrure multipoints, voire même des caméras de vidéosurveillance.

Le positionnement du coffre-fort mérite aussi un temps de réflexion : il doit être difficile d’accès, pas visible dès l’entrée dans la pièce et loin des autres objets de valeur que vous possédez.

Comment utiliser votre argent liquide ?

Vous êtes soumis à certaines contraintes lorsque vous utilisez des espèces pour payer vos dépenses. Entre particuliers, aucun plafond ne s’applique, mais vous devez tout de même déclarer toute transaction de plus de 1 500 euros par écrit. Le document doit mentionner la date, le nom des deux parties, l’objet de la transaction, le montant et le fait que la transaction a été payée en espèces.

Entre un particulier et un professionnel, il existe un plafond à hauteur de 1 000 €. Si votre domicile fiscal se situe à l’étranger et qu’il s’agit du paiement d’une dépense personnelle, le plafond passe à 15 000 €. Notez que, pour tout paiement de plus de 1 000 €, vous devez présenter une pièce d’identité. Le dépassement de ces plafonds oblige les parties à verser chacune la moitié de l’amende. Celle-ci correspond à 5 % des sommes versées de manière illégale.

Autres plafonds à connaître :

  • pour le paiement d’un salaire, le montant maximal pouvant être donné en espèces est de 1 500 € par mois ;
  • le règlement des transactions immobilières ne peut pas dépasser 3 000 € ;
  • le paiement en liquide au guichet des centres des finances publiques est plafonné à 300 €.

Qu’en est-il des voyages ?

Des règles strictes s’appliquent au transport d’argent liquide lorsque vous voyagez et celles-ci peuvent varier d’un pays à l’autre.

Si vous transportez 10 000 € ou plus, vous devez déclarer à la douane les billets et pièces que vous avez sur vous ainsi que les chèques au porteur, les chèques de voyage, les mandats, les cartes prépayées et même l’or. En bref, vous devez déclarer toutes les espèces, valeurs et instruments endossables ou bien négociables au porteur.

Vous pouvez procéder à leur déclaration en ligne à l’aide du service en ligne DALIA dès 30 jours avant votre voyage et au plus tard avant votre passage de la frontière. Vous pouvez également faire la déclaration au moment de votre entrée ou sortie du territoire français auprès du service des douanes.

Pour ce qui est des paiements en espèces dans les pays de l’Union européenne, vous pouvez consulter les plafonds sur le site de la Protection des consommateurs en Europe.

 

Rédacteur

Rédactrice, traductrice, journaliste, j’aime jouer avec les mots pour informer, émouvoir et aider les lecteurs. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé dans les secteurs des télécommunications, de la santé, du tourisme, de l’audiovisuel, du marketing et des démarches administratives. Peu importe le sujet, le plus important pour moi, c’est de produire un contenu utile et agréable qui va réellement servir aux gens et répondre à leur besoin.